Artiste


DARIUSTHEFAUN - Disciples of the Moon, part I




VIVANT

Fou comme un vieux sage, j’avance dans un monde rempli de morts. Mes yeux se ferment, je traverse des foules masquées, aveuglées par la tristesse. Il s’ouvrent, je réalise la quête qui est mienne, celle d’ouvrir des cœurs stériles pour y mettre de l’amour et de la vie. J’engage une lutte contre l’établi, pour y insuffler un renouveau. Réjouissez-vous, ceux qui meurent, car votre existence ne se résume pas à la survie, mais bien à la vie elle-même. Ce que vous pouvez faire, faites-le. Ce que vous ne pouvez pas faire, ce n’est qu’une question de temps. La graine de génie, latente et rabougrie, portera un jour du fruit, si votre âme vous appartient. Et vous avancerez, comme moi, vers la vie plutôt que vers la mort. Grande est la porte qui mène à la perdition. Travaillons à ouvrir la brèche dans le mur qui nous sépare de notre destin, celui d’une vie qui est la nôtre, loin au dehors, au-delà. Les élus n’existent pas, car nous le sommes tous. Je vous appelle. Je considère le travail qui est le mien, je n’en suis guère inquiet, car j’ai confiance en l’homme et en sa volonté. Un chant nouveau s’élèvera, comme un souffle vers l’absolu, réveillant les morts et changeant les cœurs.

VIVANT, PAR DARIUSTHEFAUN

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MAXIME 'Fmr' Bourhis - Tell me







MAXIME 'Fmr' Bourhis - Coward




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ILLUMINANT

De par la vie qui périt en ces âmes, on sent le temps s’y consumer à petit feu, de tel que la flamme se perd. Il faut perpétuellement la rallumer, la raviver, en prendre soin. Car c’est la seule vertu qui soit à se contenir en vous, et la perdre conviendrait à perdre le meilleur de vous-mêmes, ce qui vous érige aux plus hauts sommets de la vie, vous laissant amplement le  plaisir de contempler cent mile horizons aperçus de votre fascination. De cette volonté à se consumer l’âme, par ses ardeurs, sa fureur et chaleur. Ainsi illuminer aux hauts combles des cieux, un ciel orangé qu’incarnera le nouveau soleil; s’élevant de tel en soi, par-delà tout cet arrière monde. 
ILLUMINANT, PAR BRICE K.


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MAXIME 'Fmr' Bourhis - Forever




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DARIUSTHEFAUN - By The Sea



EXIL INTÉRIEUR, APRES LE VENT.

[…] Alors, je m’égare dans des territoires séduisants où l’herbe est verte et l’eau claire. Mais j’y suis toujours irrémédiablement étranger, et je m’enfuis, horrifié par la vacuité de ces Eden désormais condamnés. Je continuerai à marcher vers cet endroit qui m’était étonnamment si familier, mais qui pourtant cachait encore des trésors et des merveilles inconnues que je n’ai pas pu trouver. J’en ai été chassé. Pourquoi ? Je ne sais encore. Je suis en exil, ostracisé. Seulement coupable de m’être attaché à une terre qui ne devait pas être la mienne, je demeure néanmoins convaincu du contraire.
J’ai fait de l’endroit où je me suis réfugié un asile où mon esprit trouve un maigre réconfort dans d’autres domaines auxquels se confronter. C’est une caverne d’où sort un chant presque millénaire, ayant attendu longtemps au fond de l’obscurité, mais qui maintenant ressurgit, assoiffé de vie et d’espoir. Un chant parfois douloureux, parfois exalté, regardant tantôt vers cette plaine fertile et brumeuse qu’est mon avenir, tantôt vers les tréfonds ténébreux de cet antre, duquel je sortirais quand le vent du dehors se sera calmé. 

EXIL INTÉRIEUR, APRÈS LE VENT. Par dariusthefaun


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MANAST - Sunrise When I Feel Death




Pour continuer dans le mouvement Manastique!

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EN COMMUNICATION AVEC MANAST





Un soir de la semaine, Flores, quartier résidentiel de Buenos Aires. Dehors le brouhaha de l’avenue vous rappelle qu’ici c’est l’Amérique latine papi : musica cumbia, klaxon, et embouteillage. Une ville qui attire le voyageur par son animation culturelle. Mais ce soir non, il n’y a pas l’envie, je reste à l’appart’, avec un verre à la main et un peu de musique. Justement mon pote Flo vient de sortir sa mixtape en France, du son qui ne prêterait peut-être pas à l’ambiance, et pourtant depuis que je l’ai connu j’ai toujours apprécié ce qu’il faisait. Par curiosité, je branche le matos et me cale au fond du lit. Les haut-parleurs grésillent et la voix sensuelle de l’hôtesse me surprend : « Mesdames et Messieurs bienvenue sur ce vol, vous voyagez en compagnie de Manast Le décollage est imminent, je vous prierai de détacher vos ceintures de sécurité, et de vous relaxer. En cas de nécessité et afin de profiter pleinement du vol, découvrez notre gamme de substance sélectionnée pour vous ». Dès le premier son, putain… Quelle dépressurisation! Cette compilation vous emmène loin, Sweet flight est vraiment le produit d’un re-noi fêlée du bulbe. C’est à ce moment précis que je me suis intéressé à l’intérieur de cet enfant fougueux, à me demander quel genre de produit il ingérait pour arriver à ce mélange délirant (au sens littéral du terme). J’ai donc pris contact avec l’artiste, et voilà ce que ça donne…

Sophia, compo allégorique qui a été choisit pour l’intro de ta mixtape, chacun l’interprète à sa manière, pour toi quelle est cette quête qui transparait dans ta prose?

Une certaine légèreté et envie de laisser tout ce qui nous entoure de côté. Cette chanson est tout d'abord dédiée à ma nièce qui s'appelle Sofia, née le 10 Octobre dernier. C'est en fait une déclaration (rires).

Mais Sophia veut aussi dire en Latin ou en Grec ancien "Sagesse", ce que je recherche réellement. 

Enfin, ce qui transparait est le jeu d'assimiler n'importe quelle fille à ce prénom Sophia, car j'aime ce prénom et je le trouvais représentatif pour parler de l'amour. Un amour que je porte aux femmes tout comme la haine que j'attise à leur égard. 

En gros, j'ai voulu créer quelque chose à la fois de planant et d’assez sérieux, en me posant toute sorte de questions au début, tel que "moi je pense cela, mais que pensent les gens autours, que pense Anto, comment va t-il faire l'amour avec ses copines", pour arriver sur quelque chose de complètement loufoque sans thème précis comme à ma grande habitude (rires).




Une légèreté qui se ressent aussi sur l'instru ou encore sur l'illustration de la pochette: La Bible, Jesus et ... de la Ganja. Tu n'es pas le seul qui pilote ce Sweet flight dans lequel on se fait transporter... Parle- nous de l'équipe qui est à bord, cette bande de pote avec qui tu composes.
Plus que des potes, c'est avant tout une grande famille.  Ils sont mes frères, chacun se livre à l’autre, tous ensemble. Il y a toujours eu de l’échange. Pour nous, c’est juste un instant agréable et différent que nous partageons à chaque fois.

Sur ce projet, il n'y a qu'un seul son où je suis accompagné, et quel accompagnement ! My muthufucking brother Dariusthefaun! Il est comme un vrai frère, que nous ressentions les choses de manières identiques ou différentes, notre passion et engouement que nous libérons reste toujours en accord. Nous nous sommes rencontré il y a 2 ans, mais l'alchimie entre Paul s'est vraiment créée l’année dernière. Nous avons écouté la production d'un mec que j'admire énormément, Clams Casino, un producteur qui possède aussi AITB. Et alors, chacun de son côté nous avons écrit dessus pour l’enregistrer ensuite. Ca donne un duo cool, cosmos et folk (rires).


Concernant les autres frères qui ont participé à la création de mon projet, il s'agit d’une très grande famille artistique à laquelle j'appartiens : plusieurs collectif, différentes productions et de nombreux groupes (CMC, Three Ocho, OProdictat, Jugger Record et Tree Prod).




Quand tu rencontres Dariusthefaun, il y a 2 ans tu te surnommais alors Floozie. Mais bientôt Flozzie devient Oddnas et Oddnas devient Manast, il a maintenant plus de barbe, plus de tattooages mais surtout son écriture évolue… Peux-tu nous décrire cette émancipation ? Et quelle est la signification de ces pseudos ?

Bien disons que Lil Floozie, Floozie Jones, c'était l'époque jeune, lorsque je me bousillé les oreilles de South Trap Music, aux lyrics totalement stupides et au beat totalement lourd. Durant cette période mon artiste préféré, qui m’influence d’ailleurs toujours un peu aujourd’hui, est Lil Boosie, d'où le surnom : Flo(rent)ozie. 

Oddnas est venu dans une période assez sombre, je venais de perdre un ami, les cours, ça n'était pas ça (d’ailleurs ça ne l'est toujours pas mais bon –rires–)… Et parallèlement, je sentais que j'avais mûris. C'était un renouveau : des textes basé sur l'anti-religion, quelque peu dépressif, lugubre et assez étrange. J'étais à fond Odd Future. Mais « Odd » c’est aussi la traduction anglaise d’étrange, un synonyme de « Strange » et «Weird ». Entre les trois «  Odd » est pour moi, celui qui sonne le mieux. Ensuite, « Nas » c’est tout simplement car Nas est selon mon opinion une figure emblématique de ce milieu urbain, du "Rap". Et puis c'est le diminutif de "Nasty", dans un certain sens  je suis aussi un peu mauvais... Haha ! 

Manast est l’évolution ultime de mon personnage, légèrement schizophrène (ouai, si t’avais remarqué, aussi bien qu’il soit Floozie, Oddnas ou encore Manast j'aime parler de lui à la troisième personne). Manast est celui qui a grandit, qui a prit conscience de pas mal de chose, qui s'est forgé une personnalité et un porte un réel regard sur ce qui l'entoure au quotidien. Composé de Maniac et Nasty (toujours mauvais celui-ci), il est en quelque sorte l’homologue d’Oddnas… c'était surtout pour qu'on arrête de me faire chier avec Oddnas = Odd Future. Et surtout, histoire de marquer un trait sur cette époque un peu noir et instable. 

Mes textes sont beaucoup plus réfléchis comme très débile. Il n'y a jamais de thème délimité car l'imagination déborde de choses à partager et je trouverais cela bête de se stopper sur un seul point de vue, une seule idée, un seul mouvement. Aujourd’hui l'écriture est plus saine, moins triste, mais toujours aussi rebelle, désinvolte, et un peu loufoque. Les paroles prônent ma haine en vers la société et clairement ma volonté D’IRRADIER LES FORCES DE L'ORDRE (Fuck The Police). Je me rends compte que les drogues, Dieu, la famille et les frères font beaucoup pour me faire avancer. Ils me donnent cette passion que je transmets dans mes textes. 

En fait, je pense qu'on pourrait comparer l’évolution de ces pseudonymes et personnalités comme l'évolution des Super Saiyen! (Mon grand frère m'a assommé de Dragon Ball Z lorsque nous étions petits –rires –)

Je ne sais pas si je deviens plus fort mais j’acquiers de la maturité et une réelle idéologie face à ce mystérieux monde. Un monde dans lequel nous sommes tous des cobayes, des objets, un monde où la vie est un essai. Nous nous exilons un peu plus chaque jours.






Tu poses ton écriture sur un mélange de sonorité : électro, classique, hip hop ou encore des instru un peu plus jazzy…  Y a-t-il une boîte dans laquelle on peut ranger  tes sons ?
A mon goût, je ne ferais pas de hip hop, tant que des personnes telles que La Fouine ou TLF seront identifiées comme « rappeurs ».  Tout dépend de tes références, si tu me parles d'Mc Solar, Ideal J, ou Oxmo pour les francophones et Pharcydes, Rappers Delight, Nas, d'un point de vue anglophone, alors cela ne me dérangerait pas d'être compris dans cette collectivité. 


Si tu veux un nom pour cette caisse où tu rangerais mes sons alors appelle-la: Rythme & Poésie ou disons  plutôt Bohème Urbain Musical…


Nan  je t'avoue qu’en réalité, je n'ai pas de style propre. Je peux poser la voix sur une vibe funky comme sur un sample de Jazz, m’emporter sur une légère instrumental totalement planante, après avoir ingurgiter quelques champotes, un peu de syrup, et de l'herbe , ou encore aborder des productions plus électronique et sales, avec de grosses basses et une envie de rendre  les gens complètement fou.  Les faire rentrer en transe juste à l’écoute, comme un mec sous L.S.D ou M.D.M.A.   


Un style qui varie aussi suivant l’instru que j’aborde ou l’humeur que j’ai envie de transmettre. Je ne me mets pas de barrière à ce niveau. Je trouve ça con de se dire : « je vais me concentrer uniquement sur tel type de musique, je suis authentique, patati patata… ».Il faut se nourrir de chacun des styles qu'englobent cet art magnifique, qu’est la musique.

Donc, finalement peu importe le style abordé, mon inspiration provient des différentes revendications que j’ai besoin d’exprimer. 

 Mes racines, qui comptent énormément pour moi, une double culture qui me permet de croiser les genres, d’avoir un point de vue extérieur.

 Mes amis et frères, par lesquelles j'aborde souvent la notion des relations humaines, de l’amitié, du paraître, de l’irrespect que je peux avoir en vers certaines personnes (et réciproquement). Des moutons qui suivent le troupeau pour lesquels je reste courtois afin de ne pas les frustrer, mais au fond je n’ai plus envie de faire de la figuration avec ces personnes qui ressentent le besoin de porter un foutu  sweat YMCMB, sans même savoir ce que représentent les initiales, juste parce que son connard de pote le met aussi.

Le fait que j'emmerde et j’emmerderai jusqu'à mon dernier souffle la POLICE internationalement raciste, mais aussi l'Education Nationale que je subis.  Nous détruisons le monde dans lequel nous grandissons, un monde dans lequel un tas d’ignares se fait contrôler par des politiciens.

J’éprouve de la haine en vers la politique, autant française que congolaise, dans le deuxième état, elle est juste plus mauvaise. 

Une dernière source dans laquelle je trouve l’inspiration : les confréries, les sectes, les tribus amérindiennes, asiatiques, africaines, égyptiennes anciennes, Jah... Et les drogues qui sont pour moi des substances nous permettant d'extérioriser et de s'ouvrir l'esprit à d'autres choses.
Enfin, je pense que comme tout enfant,  il y a un tas de choses et d'idées qui se bousculent dans ma tête. Elles finissent par sortir, à l'écrit sur une feuille ou sur mon portable puis devant un micro. Et peu importe le style musicale que j'aborderai, j'aurai toujours un sujet ou quelques conneries à balancer (dans la limite du correct, autrement dit, pas des bouses comme David Guetta, Jennyfer, Lucenzo, etc. qui sont à chier).


Tous les deux, Dariusthefaun et toi, ça colle. Tu parles d'alchimie, vous avez pas mal de points communs, la musique et cette liberté, l'Afrique, un continent mais pas seulement, un état d'esprit, une ouverture d'esprit, l'envie de partager sans cesse, dans la rue n'importe où, avec n'importe qui, aussi bien des street artist, ou en soirée avec les potes...
Disons que Darius et moi sommes très ouverts d'esprit, libres, voir même libertins. L'Afrique doit jouer effectivement parce que cette culture nous apprend à être vachement ouverts vers son prochain. Nous nous retrouvons sur tout : les filles, l'art, même nos influences sont dans l’ensemble similaires. C’est notre envie de découvrir de nouvelles saveurs, de nouvelles cultures, de nouveaux horizons. 

Au contraire de Paul,je ne me fais pas trop de soucis pour les études et l’avenir. Cependant, quelque soit la situation, il est certain qu’on aime donner de l'amour, transmettre notre musique aux autres, à n'importe quel moment.

Tout ce qui m'entoure m'inspire plus ou moins, un arbre peut m'inspirer, un clochard ou même une viennoiserie que je viens d'acheter pour mon goûté, mais surtout… Les filles et les drogues m'inspirent beaucoup. 

Ensuite, des thèmes plus sérieux tels que ma nièce (Sofia) ou le Congo, ma terre, mes racines me sont indispensables pour écrire. Je ne me prends pas la tête, un tout et un rien peuvent m'intéresser, je n'essaie pas de structurer le sujet ou la forme (refrains – couplets). J’écris ce que je pense sur l'instant, ensuite les auditeurs l’approuvent, le dénigrent, l'entendent. Le plus important c’est que je me fasse plaisir.

Au fond t'as raison, il faut se faire plaisir maintenant, car l'avenir est toujours incertain, alors pourquoi s'en préoccuper... après cette mixtape des projets futurs?
On vit au jour le jour. Comme dirait Antonin, la nuit on vit, le jour on survit. Je dirais plutôt, on vit la nuit, le jour on fuit l’ennui (rires).

 Des projets futurs… heu…. Faire toutes sortes de conneries, des choses loufoques, très puériles comme plus recherchées. Nous sommes tous des enfants, avec un numéro différent nous représentant. Faisons ce que l’on a envie de faire sur l'instant. Si j'ai envie de faire l'amour avec telle femme, je le fais avec son consentement. Si j'ai envie d’exprimer le fait qu’un frère noir exerce un métier difficile dans lequel il est prit pour un abruti, juste parcequ’il est étranger, je le fais. Si un clochard noir me meurtrit, je l'exprime. Si une femme est extrêmement plaisante, je le (lui) dis. Les cours et les forces de "l'ordre" me rendent malade, je les emmerde. 

Je ne me prends pas la tête, je ne pense pas à de futurs projets, je me dis qu'ils se feront simplement et sans m'en rendre compte. 


Sweet flight Disponible actuellement en libre téléchargement, tu ne comptes pas l’enregistrer sur cassette audio?
Cela aurait pu être marrant dans un délire un peu Old school et authentique mais les moyens que j'ai sont plutôt réduits…(rires).

Un dernier mot…
Les jours sont de temps en temps sombres, de temps en temps clair. Il faut savoir apprécier le moment venu avec ton prochain.

http://soundcloud.com/florent-okemba

Article de Julien Blanchard
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LORDNAST & SLYMAN - Hoes Game





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MAXIME 'Fmr' Bourhis
-
While the Rain is Tumbling Down



Je vous laisse découvrir un jeune artiste découvert entre quelques pintes de bière au Pti' Barc'. Je vous laisse savourer :)
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ENTRETIEN AVEC…
« Paul, tu dois bien avoir 18 ans maintenant ?
Oui, je dois bien.

Musicien c’est une passion ou t’aimerais devenir professionnel ?
J’ai du mal avec l’idée de profession, d’un truc que tu ferais professionnellement. Je ne pense pas être quelqu’un de professionnel, j’espère rester un amateur toute ma vie, tu vois ?

Tu dis ça par rapport à la consommation de la musique, à son achat…
Ouais, je pense que la musique n’est pas forcément à vendre, elle n’est pas un produit… c’est une œuvre. Mais j’espère pouvoir en vivre un jour, ou pouvoir la partager à un public aussi large que possible. C’est pour cela que mes sons sont en libre accès sur dariusthefaun.bandcamp.com

Raconte-moi l’histoire de tes origines.
Je suis né de parents français qui ont vécu toute leur jeunesse au Gabon. Leurs parents étaient normands et charentais. J’ai aussi de lointaines origines anglaises. Je suis né et j’ai grandi à Orléans… Jusqu’à maintenant. Un déménagement à Paris bientôt.
L’ambiance familiale était très musicale, on écoutait toujours de la musique à la maison. De ma propre volonté, j’ai commencé le violon à cinq ans, ensuite la batterie à dix ans, le piano à quinze. L’ukulélé, je l’ai appris tout seul, ainsi que la guitare. La découverte de Devendra Banhart a été pour moi un déclic, il m’a donné l’envie de faire ma musique.

Devendra Banhart a été quelqu’un d’important pour toi, qu’est ce qui t’a frappée chez lui ?
Sans lui, aujourd’hui je ne sais pas si je serais en train de jouer. Quand je l’écoutais je n’arrivais pas à définir concrètement sa musique. Il n’y a pas d’influence évidente qui me venait, ce mec fait de la musique comme il la sent, sans code prédéfini, sans trop d’attention ni de réflexion sur la technique. A ses débuts, son jeu de guitare et ses enregistrements sont vraiment pauvres. Cependant c’est magnifique, dans ce qu’il joue on peut ressentir toute sa sincérité.

Cette influence t’oriente dans un style plutôt indie folk, mais d’un autre côté tu fais de l’électro sale avec Butterfly Scrotum, et là tu vas bosser sur un EP avec Florent A.K.A Manast, un rappeur… Où se situe alors ton bonheur musical ?

C’est assez dangereux de s’enfermer dans un style – le serveur arrive : « Un café ?... Moi. Un demi ? Ouais, merci. 3,80€ messieurs » – Avant de découvrir la musique Folk pleinement, j’ai eu une grosse période Hip Hop vers mes 13 ans. J’aime beaucoup mais je n’ai pas vraiment de culture Hip Hop à proprement parler, c’était plutôt le truc de mon frère, du Hip Hop indépendant. Et finalement d’un certain point de vue, la folk et le hip hop se rapprochent. Ce sont deux choses basiques, un rythme et un chant qui racontent une histoire, seul le contexte social est différent.
Et l’électro, j’sais pas, je trouve ça marrant à faire. C’est amusant, c’est un jeu.

Les différents pseudos, ces personnages sous lesquels tu te caches, c’est aussi un jeu ? Quelles sont leurs significations ?
Ce sont plusieurs personnages, pour plusieurs projets différents… c’est un peu multi facettes si tu veux.
Il y a Lucien terrible, le personnage de Butterfly Scrotum, ça c’était juste pour trouver un nom délirant. Qui allie ridicule et un aspect épique.
Après DariustheFaun, c’est autre chose. C’est un personnage qui s’exprime à travers mes chansons (sur Nymph particulièrement).
« Darius » vient de Darius III est un roi Perse du Ive siècle av. JC, dernier de sa dynastie, il a été vaincu par Alexandre le Grand. Et «The Faun », vient des faunes, personnages mythiques, hybrides humains à cornes et sabots de boucs. C’est un esprit que j’essaye de faire sortir dans mes compositions, une image mentale. Un faune chantant ses joies, ses peines et ses amours au clair de lune dans une forêt, laissant jaillir quelques notes de sa flûte de temps en temps.

Comment composes-tu ces ballades qui nous paraissent sorties tout droit du Grand Nord ?
Après avoir appris la guitare durant l’été 2011, en reprenant les morceaux de Devendra Banhart, j’ai commencé à composer des petites chansons, comme ça, sans vraiment y porter trop d’attention. Je les ai juste noté dans un carnet dans l’optique de les enregistrer lorsque j’aurai le matériel nécessaire. Pour mon anniversaire cette année, j’ai reçu du matériel pour enregistrer des chansons, c’est tout petit, une boîte. La première chanson a été enregistrée s’intitule « Someday ». Ensuite « The Torn Veil » et puis « Nymph ». Les trois ont été composées et enregistrées la nuit vers 23 heures. Et cet été en vacances à Pornichet avec des amis, j’ai écrit en enregistré là-bas « By the Sea », j’ai fermé les volets je me suis installé dans la véranda. Je n’ai pas de méthode, parfois je trouve un air à la guitare qui m’inspire, ou des bribes de phrases me viennent à l’esprit et je les note puis les utilise par la suite…

Pas besoin d’acoustique spéciale ?
Non, j’aime l’idée que la musique soit enregistrée dans un endroit où l’acoustique ne soit pas forcément parfaite pour laisser un son naturel.

Ton projet avec Flo va-t-il se concrétiser ?
J’espère, j’espère… Flo et moi on s’est rencontré au lycée Jean Zay il y a deux ans. Je lui avais fait écouter des petites instrus que j’avais faites avec mon ordinateur chez moi. Ca lui avait bien plu, et à ce moment là, je lui ai fait une instru, il a rappé dessus… plutôt cool! On est resté en contact, jusqu’au jour où j’ai posté mes chansons sur internet, il m’a alors proposé de monter quelque chose ensemble, et on a fait une chanson. Je suis ouvert à toute collaboration. Dernièrement j’ai rencontré Maeva, au lycée Jean Zay. Pareil, j’ai appris qu’elle faisait de la musique, et elle a une superbe voix. J’avais besoin d’une touche féminine, c’est pour ça, je lui ai proposé de chanter avec moi, sur un morceau qui sortira prochainement…
Je compte créer autour de DariustheFaun un groupe, avec des amis comme Maeva, Lorenzo qui va jouer de la batterie, sa copine Clara qui va chanter, et peut être même jouer au piano et au violoncelle aussi.

En parallèle tu bosses aussi avec un autre collectif, le projet s’appelle Butterfly Scrotum, quel est le but ici ?
On est 4 gars : Mich Mich, Théo Lagrange, Gustave Ficelle, et Lucien Terrible (moi). Au début on avait un groupe de funk, mais rien de sérieux, juste un concert ou deux, caritatif, pour la régularisation de sans-papiers. Ensuite j’ai créé Butterfly Scrotum. Pour l’instant ça reste un délire entre potes, mais ça serait marrant de le faire connaître, faire des live, ou dans des soirées un peu décalées. Je pense que c’est de la musique qui reste écoutable même si elle est un peu originale. Dans l’ensemble j’ai eu des retours assez positifs.

En plus de la musique tu as d’autres hobbies psychédéliques… j’ai vu des photos avec des chats.
Avant de faire de la musique, l’image a toujours été quelque chose qui m’attirait. Petit, je dessinais beaucoup, et dans ma famille mon père et mon frère ont fait de la photo. Je m’y suis mis aussi en achetant un « Diana » de chez Lomography. Et pour m’amuser je fais aussi des montages psychédéliques sur l’ordinateur.
Dans le même genre, je collectionne des objets moches, des pipes, les cannettes de Dr Pepper, ma boisson préférée, les cartes postales moches aussi, qu’on trouve dans les vieilles boutiques pour touristes.

En conclusion... Une petite histoire ?
Hum, alors euh. Je vais te parler des musiciens dans le métro New yorkais !
Avec ma famille à chaque fois qu’on descendait dans les bouches de métro, il y avait toujours des musiciens, mais toujours assez improbables. Ca pouvait être un chanteur de classique folk-country, parfois des nanas afro-américaines qui jouaient de la flûte traversière avec un djembé à côté sur un thème de Noel, des joueurs de violons Tzigane… Ca m’a assez impressionné en fait, j’étais vraiment admiratifs alors que ma famille était déjà immergée par le stress qui les entouraient : « VIENS PAUL! Y a le métro ». C’est des gens qui ont du talent, qui ne sont pas reconnus et qui continuent leur passion et ça, ça me plait. Ils offrent leur talent à des gens sans espoir de rémunération « réelle ». C’est la même histoire que Joshua Bell qui joua 6 pièces de Bach durant 45 minutes dans le métro à Washington DC sans aucune reconnaissance alors que deux jours plus tôt il jouait à guichet fermé au théâtre de Boston, où les places avait été vendues en moyenne à 100 dollars…
Ah non attends, j’en ai une deuxième, durant un voyage au Maroc avec ma famille. On est parti faire un trip dans le désert en 4x4. On a passé la nuit avec les sahraouis, ancien peuple nomade du Sahara occidentale. Parmi les berbères un groupe jouait là, avec des percussions, sous la tente. Leur musique m’entrainait, après leur avoir demandé, ils m’ont invité volontiers à les accompagner. C’était un moment intense, autour du feu, dans la nuit, en plein milieu du désert, avec des gens que je ne connaissais pas. Une culture différente, cependant on a partagé quelque chose à ce moment-là, quelque chose qui m’a beaucoup marqué. Puisque certains ne parlaient pas français, la communication ne s’est pas faite à travers les mots, sinon à travers la musique. Depuis, le plus souvent possible, quand il y a des musiciens qui jouent en ville ou en plein air, j’essaye de m’incruster et de partager avec eux.»

DariusTheFaun, un collectif d’artiste à suivre.
Il jouera le 10 novembre au théâtre d’Orléans pour une soirée jeunes talents et sortira bientôt un album qui sera financé par la mairie d’Orléans… La messe est dite !
Article de Julien Blanchard
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DISCONAST - It's All Right
(Prod: Lucien Terrible)


DU GROOOOOVVEEE...
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MANAST - Alone
(Prod: Maël Morin)




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LE P’TIT BARC ET LA RENCONTRE

         Après quelques jours de mon retour d’Amérique du Sud, je décide d’aller me couler une mousse en cette soirée chaude d’été. Installé à la terrasse d’un bar Orléanais, ambiance latine, c’est alors que je fais la rencontre de Paul, jeune musicien qui sort tout juste son premier EP  Seed to Sow, inspiré directement par le sacré et la liberté, qu’il retrouve chez Devendra Banhart, dans la Bible ou encore chez Jack London.

Dès le premier flow de parole, le courant passe super bien.



LA SOIREE CHEZ PAUL

         Une semaine plus tard Paul me propose de passer chez lui, dans une demeure bourrée de jeunes génies. J’arrive, il est déjà tard, mais la nuit n’a pas encore atteint son paroxysme. Je retrouve Paul sur son toit, l’alcool coule à flot. Les filles partent dans un long voyage, échanges de paroles sur les constellations…
Paul s’est éclipsé. Ce sont les accords de John Lee Hooker qui m’attirent à l’intérieur.
         Lorenzo, un batteur, vient de découvrir dans le grenier une batterie sous un drap. Paul s’installe en face à la basse. Le beat s’est enclenché, un concert live délirant des deux hurluberlus démarre sous la vielle charpente. Une malle de déguisement a été ouverte par une main innocente, des répliques de manteaux de fourrure jaillissent de la boîte de Pandore.




ELLE ME FAIT TOURNER LA TETE

         En descendant, je croise mon frère dans l’escalier qui monte comme une fusée prête à décoller, je lui dis « je rentre, je suis claqué demain je bosse » il me répond « non attends il faut que t’écoute ça, je pars chercher mon harmonica, il y a Maéva qui va chanter! Retrouve-nous dans le salon en bas », il n’est déjà plus là, seule une haleine remplie d’alcool s’évapore dans l’air ambiant. Un instant plus tard, je suis assis dans le canapé, un sourire un peu béat, regardant les instruments s’agiter devant moi. Comme disait Piaf ces petits cons-là, ils me font tourner la tête. Lorenzo quitte l’impro, part s’installer au piano. Antonin, suivant le rythme, lance des notes à travers son harmonica. Et là elle se met à chanter… Mon frère me parlait de ses soirées ésotériques… Je suis enfin initié.
Puis vient l’impro’ de Paul à la guitare, la guerre est déclarée. Cet hybride entre Eminem et Bob Dylan est en train de clasher un mec, ivre mort dans un fauteuil. Mais le plus beau, c’est qu’il le fait lyriquement, sur la forme d’une ballade. Ironie du sort, le mec en question s’appelle Manast (Florent Okemba), un rappeur inspiré qui, sobre, débite un flow acéré dans chacun de ses morceaux.




Article de Julien Blanchard



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     MANASTE & DARIUSTHEFAUN - Bro











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DARIUSTHEFAUN - Nymph


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DARIUSTHEFAUN - The Torn Veil



Ca c'est Paul! Et Paul, il aime les chats, il aime la vie, il aime le café, et les gens qui jouent dans la rue, il aime les levés de soleil le matin, il a la meme chemise que moi, il aime la nature, il aime les voyages, et les couchés de soleil, il aime lire et ecrire, mais il aime plus les chats. Bref Paul bah... Il est BEAU. 

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DARIUSTHEFAUN - Someday/On My Mind




A écouter religieusement



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ODDNAS - Nigguh